Actualités du Cotentin
Après cinq années de construction des services et de stabilisation de ses compétences, le Cotentin met en place des grandes réformes. 2022 et 2023 seront des années où les changements entreront dans notre quotidien, ce sera le cas pour les déchetteries, la collecte des déchets et l’identité visuelle du pôle de proximité, comme ça a été le cas pour la mobilité en 2021.
Mais je me dois de commencer par rendre hommage à Jean Michel Bouillon et évoquer son remplacement au pôle de proximité. Enfant du pays, Jean Michel était revenu en Côte des Isles pour y passer une retraite paisible après une vie professionnelle riche et variée loin du Cotentin. Devenir président du pôle de proximité n’était pas dans son plan de carrière, il voulait juste apporter ses compétences et ses motivations au territoire. Et dès notre élection en juillet 2020, nous avions très vite pris des habitudes de travail et nous formions un véritable tandem. Sa disparition au printemps dernier nous rappelle la dure réalité du Covid19. J’ai accepté de le remplacer par souci de cohésion du territoire. Et pour que je puisse mener à bien cette mission supplémentaire, le président Margueritte a bien voulu me retirer de certaines fonctions (commission d’appel d’offres, conseil d’administration du collège, syndicat d’aménagement et de gestion l’eau…).
Presque simultanément, le pôle de proximité a également changé de directeur cette année. Laurence Mabire, autre enfant du pays, a choisi de rejoindre la mairie de Saint Sauveur le Vicomte après 18 ans sur la Côte des Isles. Au cours de cette période, les réalisations ont été nombreuses : construction du siège de la communauté de communes, construction du pôle jeunesse, de la Gendarmerie, de la base nautique, de la base de chars à voile, rénovation de la déchetterie, sans oublier les travaux au moulin du Cotentin, l’extension du golf, les deux espaces publics numériques, le visio-accueil, le RAM, les garderies périscolaires, les centres de loisirs… ce n’était pas « Les 12 travaux d’Hercule » mais parfois ça y ressemblait. Puis, la mise en place de la communauté d’agglomération est venue perturber ce rythme effréné de projets, il fallait dorénavant faire avec une autre hiérarchie, avec d’autres méthodes, autant de sujets qui ont bouleversé le quotidien depuis 5 ans. Non, « La vie n’est pas un long fleuve tranquille ». Alors bon vent Laurence, merci pour tout ce que tu as apporté à notre territoire.
A la rentrée de septembre dernier, nous avons vu l’arrivée des cars Cap Cotentin en remplacement de Manéo (secteur rural) et de Zéphir (secteur Cherbourg). Cap Cotentin est le nouveau délégataire de transport public pour le compte de la Communauté d’Agglomération. Il est désormais possible de voyager sur toutes les lignes du Cotentin, qu’elles soient interurbaines ou urbaines, pour 1€ seulement. La prestation sera améliorée dans les prochains mois par une grille horaire plus adaptée et complétée par un service de transport à la demande.
En cette fin d’année 2021, le pôle de proximité est devenu une Maison du Cotentin / Maison France Service. Cette nouvelle identité visuelle et ce nouveau label permettent d’offrir aux habitants de la Côte des Isles un premier niveau de renseignements sur les différents services publics du Cotentin (eau, assainissement, déchets, transports, petite enfance, animations Bouge en Côte des Isles, centres de loisirs…), et également pour une dizaine de services publics nationaux (Caisse de retraite, Caisse d’Allocations Familiales, URSAFF, Pôle Emploi, Direction Générale des Finances Publiques, Ministère de la Justice, Ministère de l’Intérieur…).
L’année 2022 verra encore beaucoup de changements pour notre quotidien. Dès le 1er janvier, La Ligue de l’Enseignement prend le relais des PEP de la Manche pour le marché jeunesse. Ainsi, les accueils périscolaires des cinq groupes scolaires, les accueils de loisirs de Barneville plage et Portbail et l’espace jeunes de Portbail sont maintenant confiés à La Ligue de l’Enseignement qui a parfaitement répondu à l’appel d’offres du pôle de proximité en nous proposant un très beau projet. Le personnel reste en place, les tarifs et les horaires sont maintenus. Un comité de pilotage est mis en place pour accompagner cette nouvelle prestation.
Un sujet très sensible reste d’actualité sur la Côte des Isles depuis près de vingt ans, c’est celui de l’accueil des gens du voyage. Depuis la loi Besson (2000), la loi NOTRE (2015) et l’approbation du schéma départemental (novembre 2019), la communauté d’agglomération doit mettre en place une aire de grand passage sur le secteur Valognes-Cherbourg, une aire de moyen passage sur le Val de Saire et une autre sur la Côte des Isles avant fin 2021. Aujourd’hui, la SAFER est missionnée par le Cotentin pour rechercher des terrains. A défaut d’une solution concertée, le Préfet de la Manche aura la possibilité de faire preuve d’autorité, sans aucune concertation et sans recours possible, pour trouver un terrain.
La gestion des déchets ménagers va vivre trois évolutions majeures cette année.
1/ Dès ce début d’année, le nouveau service déchetterie est mis en place après deux années d’étude et d’expérimentation. Les 15 déchetteries du Cotentin sont maintenant libres d’accès pour tous avec des horaires harmonisés et adaptés à la saisonnalité des apports. Seul le nombre de jours d’ouverture varie en fonction de la production de chacune d’elle. Ainsi, la déchetterie des Moitiers d’Allonne sera ouverte 4 jours l’hiver et 5 en été, et pour celle de Portbail ce sera 5 jours l’hiver et 6 jours l’été. Quand une est fermée, l’autre est ouverte. Tous les habitants du Cotentin disposent maintenant d’une déchetterie à moins de 15 minutes de leur domicile.
2/ La Loi NOTRE donnait 5 ans à la communauté d’agglomération pour harmoniser le mode de financement de son service déchets. 85% des habitants du Cotentin étaient sous le régime de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), alors il était naturel d’adopter ce système pour tous. Ainsi, la redevance (REOM) que nous avions l’habitude de payer depuis quinze ans est remplacée par la taxe (TEOM) que nous réglerons avec la taxe foncière de nos maisons, comme avant 2005. Le taux sera voté en avril juste avant la présentation du budget de la communauté d’agglomération. Si quelques-uns d’entre nous payeront un peu plus, la très grande majorité (environ 70%) verra sa note diminuer plus ou moins fortement, tout dépendra de la valeur foncière de nos habitations.
3/ Enfin, le plus grand changement interviendra en octobre 2022 et concernera la collecte des déchets. Nous devrons à ce moment modifier nos habitudes de tri car il faudra également trier les pots et barquettes et les films d’emballage. Pour nous y aider, nous recevrons tous une poubelle jaune dans laquelle nous déposerons tous les emballages et tous les papiers en vrac. Cette poubelle sera collectée une semaine sur deux comme notre poubelle habituelle. Une campagne de communication est en cours de préparation.
Bonne année à tous, que 2022 soit moins « covidée » et plus solidaire.
Edouard MABIRE
2020, une année hors normes !
Tout avait bien commencé pour le service déchets de la Communauté d’Agglomération du Cotentin. Une caractérisation des ordures ménagères a eu lieu en janvier. La dernière remontait à 2012. C’est toujours un moment très attendu. Quelle est la composition de nos poubelles ? Comment a-t-elle évolué ? Quelles actions à mettre en place ?
Mais nous n’avons pas pu partager ces résultats en début d’année, une autre actualité faisait la une : le mouvement national contre le projet de réforme des retraites. Ce mouvement social a perturbé l’organisation du service collecte sur Cherbourg. Le blocage du site stratégique du Becquet à Tourlaville (déchetterie, quai de transfert, plateforme de compostage, centre de tri) nous a obligés à improviser d’autres moyens pour transférer les déchets de Cherbourg sur un autre site, et ainsi échapper au blocage total des collectes.
Les élections municipales qui ont suivi nous ont également embarrassés pour la communication. Avec la phase préélectorale et sa période de réserve, puis avec le confinement qui a suivi, nous n’avons pas pu communiquer sur ce sujet au printemps. L’actualité était tout autre : ce confinement inédit et ce coronavirus étaient bien perturbants. Ils nous ont fait fermer les déchetteries, du jamais vu ! Le déplacement en déchetterie ne faisait pas partie des déplacements autorisés par l’Etat, et surtout, certaines filières de traitement de déchets étaient à l’arrêt à cause du covid19 (déchets de mobilier, équipements électriques et électroniques…). Rien ne servait alors de remplir les caissons si nous ne pouvions pas les faire évacuer ! Si les collectes d’ordures ménagères n’ont pas subi de perturbations, nous le devons au sens du service public de nos agents, ils sont allés au boulot chaque matin pendant que d’autres étaient en autorisation spéciale d’absence ou au chômage partiel. Ils ont accepté de décaler leurs horaires de travail, de partir en équipage réduits, et de se retrousser les manches pour que le service assuré soit de qualité. Il fallait multiplier les équipages avec l’aide des agents disponibles (gardiens de déchetterie, ambassadeurs du tri…) pour assurer les missions quotidiennes tout en respectant les gestes barrières, précautions maintenant devenues habituelles pour tous.
Nous voilà arrivés fin avril et toujours pas facile de communiquer. Le dé-confinement a été très compliqué à gérer. Tout le monde se souvient de la réouverture des déchetteries et de ses très longues files d’attente. Un travail colossal pour les gardiens qui devaient collecter trois plus de tonnes et accueillir trois fois plus d’usagers parfois bien impatients et pas toujours très respectueux. Le centre de tri lui n’a pas été trop perturbé par le coronavirus mais il a été complétement désorganisé par l’Incendie du centre de tri SPHERE à Donville les Bains. Fin mai, nous avons dû mettre en place un 2X8 en un weekend. Le recrutement de 20 agents en contrat était nécessaire pour faire face à cette situation également inédite. Après les incendies de 3 centres de tri dans le grand ouest en trois ans (Nantes, Caen, Donville), ceux qui restent doivent fonctionner en surrégime pour faire face. Un grand merci à tous les agents du service déchets qui font preuve de beaucoup de motivation dans ces temps difficiles. Je tiens à les féliciter pour leur engagement.
Puis, mi-juillet, soit quatre mois après les municipales, c‘est le renouvellement de l’exécutif de la CA Cotentin. Nouveau président, nouveau bureau dont j’ai l’honneur de faire partie pour 6 ans de plus. Après la mise en place des commissions cet automne, nous sommes enfin en ordre de marche…. Et puis, c’est le deuxième confinement !!
Fin novembre, la semaine européenne de déduction des déchets nous a permis enfin de trouver la fenêtre de tir que nous attendions pour communiquer sur la caractérisation de janvier. Les résultats sont résumés sur la page suivante. Ce qu’il faut retenir c’est que si chacun était très attentif au tri, si nous faisions tous attention au gaspillage alimentaire, si le compostage était pratiqué dans chaque foyer, si nous utilisions mieux les services de la déchetterie, nous devrions avoir trois fois moins de déchets à collecter et à traiter. Ainsi, nous pourrions réduire fortement les nuisances, nous pourrions limiter notre impact environnemental, et en plus, nous réaliserions de substantielles économies pour tous habitants et collectivités. Et par les temps qui courent, ce pourrait être la bonne résolution pour la nouvelle année.
Chiche ! On compte sur vous !
Edouard MABIRE
La deuxième année d’activité de la Communauté d’Agglomération du Cotentin se termine, et déjà certains nous demandent « qu’avez-vous fait en deux ans ? » Du côté des élus, les uns s’impatientent et les autres disent que ça va trop vite ! Pas facile de satisfaire tout le monde aussitôt, surtout qu’il ne faut pas perdre de vue que cette nouvelle entité était loin de faire l’unanimité dans nos campagnes. Alors, dans ce contexte parfois hostile, la Communauté d’Agglomération a poursuivi sa construction politique et administrative en respectant les délais nécessaires au débat et à la pédagogie.
Je rappelle qu’à sa création, la Communauté d’Agglomération a repris la totalité des compétences et des équipements exploités par les 9 ex-communautés de communes, tandis que les 2 communes nouvelles de Cherbourg en Cotentin et de la Hague n’ont transmis que ce qui était obligatoire. Ainsi, pendant ces deux années, certaines compétences étaient exercées par la Communauté ou par les communes suivant les territoires. Cette situation transitoire ne pouvait pas durer plus de deux ans. Il nous a donc fallu définir cette année notre vision de l’intérêt communautaire, et déterminer quelles compétences et quels équipements seraient conservés, et quels sont ceux qui seraient restitués aux communes. Là aussi, le temps du débat et de la pédagogie ne pouvait être bâclé.
Sur le territoire de la Cote des Isles, le Cotentin conserve notamment le golf de Saint Jean et le Moulin de Fierville. Cependant, quelques compétences phares de notre ex-communauté de communes nous sont restituées. C’est le cas de la petite enfance avec le RAM et de la jeunesse avec les garderies périscolaires et les centres aérés. Le cas spécifique des bases nautiques a généré quelques échanges parfois vifs, souvent dus à des mauvaises interprétations et à un manque de vision communautaire de certains collègues au sujet d’équipements pourtant construits à l’époque grâce à la communauté de communes. Allez comprendre !
Mais quand on sait être patient, le bon sens normand fini toujours par l’emporter. Alors, comme nous avions l’habitude depuis prés de 25 ans de travailler avec les communes voisines, nous poursuivrons cette gestion collective sous la forme d’un « service commun ». Sans rentrer dans les détails, il s’agit d’un partenariat entre la Communauté d’Agglomération, qui reste employeur des agents et propriétaire des biens, et les communes qui se réunissent pour gérer localement ces services. C’est bien la proximité qui gouverne au sein d’une commission de territoire de service commun composée essentiellement des maires.
En ce qui concerne ma délégation, la Communauté d’Agglomération conserve la collecte des déchets du littoral, celle-ci est même étendue à l’ensemble du littoral du Cotentin, il en est de même pour l’adhésion au SyMEL. Ces sujets ont également fait débat car seuls quatre territoires étaient concernés précédemment. Mais avec nos 220 kilomètres de côte et plus de 50% des espaces naturels classés du Département, il ne pouvait pas en être autrement. De même pour la gestion des déchets ménagers, chacun des onze territoires a ses habitudes propres, et tous sont persuadés d’avoir le meilleur système. Le travail d’harmonisation est nécessaire, il prendra du temps et il faudra, là aussi, faire usage de beaucoup de pédagogie avec toujours comme maitres mots : optimisation et bon sens.
L’ambition de 2017/2018 était de faire fonctionner ce service sans bouleversement, de roder la nouvelle organisation, de s’adapter à la réglementation et de commencer l’harmonisation de certains services sur l’ensemble du Cotentin. Pour l’heure, en deux ans, nous avons réussi à harmoniser les consignes du tri sélectif et le soutien à l’association Cœur et cancer pour la collecte du verre. Les collectes de l’amiante et des pneus sont désormais accessibles à tous les territoires. Plus récemment, la distribution de composteurs individuels et le broyage de branches à domicile sont maintenant ouverts à tous les habitants du Cotentin. Preuve que l’effet groupement est payant : toutes ces avancées ont été menées à budget constant.
A ceux qui se demandent ce que deviennent les déchets collectés sur le Cotentin, je vous propose le graphique, ci-dessous. Il permet de visualiser les quantités produites et les différentes destinations des déchets. Le temps des décharges est bel et bien de l’histoire ancienne !
Si le chemin parcouru depuis quelques années est remarquable, de nombreuses marges de progrès sont encore à notre portée. La prévention sera donc l’axe principal du service dans les années qui viennent, c’est aussi une question de raison et de bon sens. Pour cela, nous allons coopérer avec la Région pour la mise en place de volontaires en Services Civiques qui auront pour mission principale de faciliter le compostage collectif urbain.
Je ne peux pas terminer sans évoquer les deux sujets qui font mon actualité du moment. Tout d’abord les perturbations subies au niveau de la collecte des déchets en cette fin d’année. La Côte des Isles s’est fait une fois de plus remarquer. Nous avons été le terrain de la première grève de la Communauté d’Agglomération ! Et comme le disait Jacques Prévert : « quand les éboueurs font grève, les orduriers s’indignent ». Alors, je tiens à remercier toute l’équipe d’encadrement qui a su s’adapter au quotidien pour que la gêne soit la moins pénible possible, sans oublier Béatrice à l’accueil du pôle de proximité qui est en première ligne pour recevoir les doléances de quelques-uns. J’espère que le nouveau schéma de collecte que nous avons mis en place au 1er janvier saura satisfaire le plus grand nombre, et que ces mauvais moments seront rapidement oubliés. Et pour conclure, le projet du centre de tri régional refait surface avec une petite centaine d’emplois à la clé, et une chance de le voir positionner sur le Cotentin. C’est sur cette note d’espoir que je vous souhaite une belle année 2019.
Edouard MABIRE